« Gratiferia » est un néologisme espagnol qui signifie littéralement « foire gratuite ». Il pourrait être traduit en français par « gratifoire », mais les francophones utilisent généralement le terme espagnol ou la traduction française la plus répandue : marché gratuit.
Le concept de marché gratuit nous vient d’Amérique Latine, et plus précisément de Buenos Aires. L’idée, initiée dès 2010 par Ariel Bosio1 , a rencontré un succès grandissant, d’abord localement, puis à l’étranger.
Déjà fort populaire dans certains milieux alternatifs, la gratuité n’est certes pas une idée nouvelle. Cependant, la multiplication d’initiatives comme les gratiferias témoigne d’un intérêt croissant de la part de la population.
Fonctionnement général
Organiser une gratiferia n’est guère compliqué. Il suffit de définir un lieu (public de préférence), une date, et d’annoncer l’événement un peu à l’avance. On incite alors les gens à venir déposer des objets dont ils n’ont plus l’utilité etqu’ils acceptent de donner, sans attendre quoique ce soit en retour. Ceux qui le souhaitent peuvent ensuite se servir gratuitement, qu’ils aient ou non quelque chose à offrir, cela n’a pas d’importance. Il ne s’agit donc pas de troc, puisqu’il n’y a pas forcément de réciprocité.
Notons également qu’une gratiferia ne se limite pas forcément aux objets. Des biens immatériels peuvent également être proposés : performances artistiques, musicales, échanges de compétences, etc.
Mais malgré le caractère souvent spontané d’une gratiferia, il n’est pas inutile de spécifier quelques règles de base pour garantir son bon fonctionnement. Ainsi, les objets apportés doivent par exemple être en bon état. Et bien que tout soit gratuit, il n’est pas permis de tout s’approprier pour aller le revendre plus loin (cela va de soi !). On s’en remet alors à la bonne foi des participants.
Pourquoi la gratuité ?
Les initiatives en faveur de la gratuité se multiplient. Elles vont à l’encontre de l’idée dominante selon laquelle tout service doit être payant. En outre, elles ouvrent d’autres horizons que les rapports marchands. Sans aller jusqu’à dire que ces systèmes alternatifs de circulation des biens remplaceront l’économie de marché, nous affirmons qu’ils accompagneront peut-être un changement progressif de notre rapport à la consommation.
Dans une gratiferia, des objets que l’on croyait bons pour la poubelle retrouvent parfois une seconde jeunesse. Par ailleurs, il s’agit d’un des très rares endroits où l’on n’est pas limité par le contenu de son porte monnaie. De plus, des liens nouveaux se créent ; on échange avec des passants ou des participants dans la joie et la convivialité.
Source :
1 http://www.greenetvert.fr/2012/06/01/les-marches-gratuits-la-nouvelle-tendance-anticonso/58756
Nous souhaitons voir se développer ce genre d’initiative solidaire à Orléans également. Pour le plus grand plaisir de la communauté. Bien à vous
Désirant organiser une gratiferia sur Pau, j’aimerais savoir comment vous vous organisez à la fin de la manifestation. Chacun récupère les biens restants? Accords avec partenaires pour enlèvements des « restes »?
Bonjour,
Dans le Jura, on se débrouille avec un organisme caritatif qui récupère tout. Ainsi, c’est beaucoup plus simple pour les « participants » qui souhaitent donner quelque chose, mais n’ont ni le temps ni nécessairement l’envie de rester des heures sur place. Si vous avez l’opportunité de fonctionner de la sorte, ça peut être pas mal. Il faut cependant un certain nombre de personnes pour contrôler d’une manière générale ce qui entre (pas des trucs cassés par exemple).
Autrement, vous pouvez décider que chacun amène son petit stand. Ça fonctionne aussi, puisque c’est comme cela qu’on fait dans d’autres régions, je crois. Mais nous n’avons pas expérimenté cette méthode ici.
Bonne chance !
Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas : gratiferia.jura@gmail.com
Cordialement,
Joachim
de notre coté on restocke tout et on remet à disposition pour la gratiferia suivante
Bonjour, Depuis mon message, nous avons organisé 8 gratiferias (2 par an): toujours beaucoup de succès car nous sommes dans un Centre Social. C’est toujours un regal
Franchement très bonne initiative si les gens n’étaient pas tous de mauvaise foi … la ou je vie y’ en a plus d’un qui viendraient récupérer tout un tas d’objets afin de les revendres … au bled …
En général, les gens sont plutôt gênés à l’idée de se servir gratuitement. Essayez, vous verrez. Bien sûr, il y a le risque de la revente… mais ce n’est sans doute pas majoritaire. Il y a des gens qui ont besoin de certains objets qui peuvent en acquérir gratuitement. Ca marche. C’est l’essentiel.
Pourquoi être gêné par le fait que quelqu’un va prendre des objets pour en suite les revendre? C’est des objets qui partiront a la poubelle s’ils ne restent pas dans un coin plein de poussière. Si c’était facile de revendre, faut essayer les vide greniers. Ca prend du temps de revendre et ça permet a quelqu’un de prendre une initiative rémunéré. C’est une valeur ajoutée!
Bonjour et merci pour votre message,
Le fait que quelqu’un puisse revendre des objets n’est pas un problème en soi. Ce qui est gênant, c’est que quelqu’un se permette de remplir une fourgonnette parce qu’il/elle tient une brocante… sans laisser le temps aux autres personnes de se servir. Heureusement, dans la pratique, ça n’arrive presque pas. Revente ou pas, tout est question de respect. On part du principe que comme l’objet est donné, le mieux est qu’il soit ensuite utilisé directement. Mais au final, bien sûr, les gens en font ce qu’ils veulent.
oui et alors ? c’est du réemploi quand même ! on fait du racisme même dans la nouvelle façon de consommer ?
Avec la Gratiferia d’Occupons le Coeur de l’Île à Montréal, on fonctionne par échange sans égard à la valeur des biens, l’important c’est d’apporté un bien qui ne nous est plus utile mais qui est propre, fonctionnel et qui peut être utile à quelqu’un d’autre. La communauté de biens restante est rapportée par les organisateurs pour une Gratiferia ultérieure…
Oui c’est une bonne idée mais pour en savoir plus par exemple, faire un prospectus a l’avance, ok.
Récupérer des objets par contre, plus difficile. Comment les stocker, dans des caisses avec étiqueté dessus, caisse de pantalons, caisse de sous vetements, caisse de louets pour enfants…?
Effectivement que chacun vienne avec son stand peut etre une idee, a condition que la population qui se débarasse de ses biens soit prete a donner du temps pour donner ses objets…!
Puis faut il controler ce qui sort comme une sorte de caisse virtuelle afin déviter l’abus ou juste il faut laisser faire?
Je suis curieuse de savoir comment fonctionne celle qui existe déjà?
Merci.
Céline.
Bonjour,
Pour la gestion des surplus, on vous laisse choisir ! 😉 Si vous trouvez une organisation fiable pour les récupérer, c’est sans doute très pratique. Le stockage, à moins d’être une bonne équipe qui a de la place dans ses caves et greniers… c’est problématique.
Nous, on ne contrôle rien : chacun prend ce qu’il veut. Je vous assure qu’on a plutôt un sentiment d’abondance que de manque ! Au début, il faut surtout pousser les gens à se servir…. ils n’osent pas.
Bonjour,
j’ai pu faire du street marketing cette année pour gagner un peu d’argent. J’ai promu de tout, soirée, boisson, nourriture… L’idée que vous faites passée est absolument magnifique, mais je ne sais pas si elle est à faire en temps de crise économique, car lors de mes différentes missions dans la rue, les personnes qui voyaient mon stand se bousculées à la limite de la bagarre pour prendre une petite barre chocolatée ou une petite canette… C’est vraiment ahurissant à quel point nous somme devenus des animaux, tout ça pour avoir « un truc gratuit »…
Toutefois, j’espère que cela se réalisera, j’espère juste que les organisateurs ne le feront pas dans les grandes villes….
Cordialement
Bonjour,
Vous avez fait du marketing, c’est très différent. Les gens le savent. Le « actions » marketing, c’est de la pub, même quand on peut en tirer quelque chose gratuitement. Chacun le sait : elles servent les commerçants et non les consommateurs. Au contraire, la gratiferia est un lieu dans lequel des objets et des services sont offerts en TOUTE gratuité, de manière désintéressée. Les « participants » ne sont ni vendeurs ni consommateurs – ces notions disparaissent.
Sachez par ailleurs que les gratiferias ne seraient pas nées sans la crise (puisqu’elles ont vu le jour en Argentine, lorsque le pays était économiquement au bord du gouffre). Les gratiferias existent déjà en France dans un certain nombre de ville… Il y en a bien sûr ailleurs dans le monde (en Amérique Latine, au Québec, notamment…), parfois dans de très grandes villes. Vous n’avez aucune crainte à avoir.
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Bonjour, pour faire connaître vos gratiferias et autres, il y a les agendas en ligne qui touchent pas mal de monde. Sur Brocorama par exemple, il y a une catégorie « gratiferia » prévue pour ça ! … et là aussi, c’est gratuit 🙂
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Nous voyons se développer plusieurs mouvements de ce type en France et à l’étranger, c’est un réel bonheur de voir la solidarité s’organiser.
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bonjour qu’es ce qui empêche de l’organiser comme un troc ? genre on fait comme un vide grenier avec des stands à la seule condition que les vendeurs accepte de troquer ou d’échanger contre de l’argent.
Mais vous faites absolument ce que vous voulez ! 🙂 Le concept de gratiferia se distingue justement du troc par l’absence d’une réciprocité obligatoire (voir le texte ci-dessus), mais si vous voulez organiser un troc, allez-y ! 😀
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